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Ocean Race Europe : un final haletant

par Jean-Guy Python

Texte : Jean-Guy Python

Divisés en deux classes de bateaux haute technologie – les monotypes VO65 et les prototypes IMOCA 60 (munis de foils) –, les 12 bateaux de l’Ocean Race Europe au départ de Lorient fin mai ont mis le cap sur Cascais (POR), puis Alicante (ESP) avant d’arriver à Gênes (ITA) à la mi-juin. Au final, c’est Offshore Team Germany qui l’emporte en IMOCA. La première place en VO65 va au Français Yoann Richomme avec Mirpuri Foundation Racing Team. La Genevoise Justine Mettraux à bord de 11th Hour Racing (2e au classement final) tire un bilan positif de cette épreuve.

Avec un classement très serré tout au long de trois étapes, et surtout lors de l’étape d’Alicante, c’est finalement l’ultime régate côtière à Gênes qui a été déterminante pour désigner un gagnant.
Les deux leaders, Offshore Team Germany (GER) en IMOCA et Mirpuri Foundation Racing Team (POR) en VO65, remportent les premières places et sont confirmés vainqueurs de The Ocean Race Europe après une passionnante régate inshore au large de Gênes.
Il y avait beaucoup de nervosité chez les 12 équipages internationaux, à quelques heures de leur dernière confrontation, après trois semaines de course sur ce nouvel événement. Le circuit final s’est déroulée dans 7 à 10 nœuds de vent de sud-ouest.

Au départ du Portugal, les IMOCA 60 à foils ont pu naviguer dans des airs soutenus

Batailles dans le petit temps

Cette drôle de confrontation de trois semaines entre cinq IMOCA et sept VO65 n’en a pas vraiment été une. «Dans certaines allures, les IMOCA pouvaient aller plus vite – par vent de travers par exemple – et dans le petit temps, ce sont les VO65 qui devaient tirer leur épingle du jeu», comme l’expliquait Pascal Bidégorry peu avant le départ. Dans cette première étape vers Cascais, le début de course a été plutôt favorable aux VO65. Dans la troisième manche, qui emmenait les navigateurs d’Alicante à Gênes, les marins ont subi une véritable «tempête de pétole en Méditerranée». Un vrai jeu d’échec sous un soleil de plomb, qui a donné du fil à retordre aux bolides à foils.

C’est le 29 mai dernier que les douze équipages s’élançaient au large de Lorient. Dans des airs évanescents de 5 à 8 nœuds, sur une mer plate, les bateaux coupaient la ligne de départ tracée au large de l’île de Groix, direction Cascais au Portugal.

Sans grande surprise dans ce petit temps, les VO65 ont rapidement pris le dessus sitôt la Pointe de Pen Men doublée. À peine commencée, c’est Mirpuri Foundation Racing Team mené par le français Yoann Richomme qui s’installait durablement en tête de l’armada. «The Ocean Race Europe est un super concept. On devrait avoir cette compétition tous les ans. Cela devrait durer un mois autour de l’Europe – c’est le meilleur format possible. Une course qui relie les pays européens fait vraiment sens» racontait Yoann Richomme après l’arrivée à Gênes.
Si l’épreuve a démarré dans des airs plutôt tranquilles, ça n’a plus été le cas au lendemain du départ de Cascais, au Portugal, lors de la seconde étape. Les 12 bateaux engagés ont fait face à des conditions soutenues, au près, pour le détroit de Gibraltar.
Prévus sur les fichiers météo, des vents atteignant les 40 nœuds ont offert des conditions brutales aux bateaux de The Ocean Race Europe lors de leur passage qui aura duré environ trois heures.

Mariana Lobato équipière sur Mirpuri foundation racing team avec Yoann Richomme

Un final époustouflant en IMOCA

La bataille pour la première place en catégorie IMOCA s’est décidée dans les tout derniers instants de la course… avec une photo finish entre Offshore Team Germany de Robert Stanjek et LinkedOut de Thomas Ruyant.

Le bateau allemand ayant mené sur les deux premiers bords du parcours triangle s’est fait dépasser sur le dernier par les Américains de 11th Hour Racing Team, suite à un raté à la seconde marque du parcours.

À l’approche de la ligne d’arrivée, le bateau allemand était sous la menace de LinkedOut, revenu fort par-derrière. Les spectateurs sur l’eau ont retenu leur souffle lorsque les deux bateaux ont franchi la ligne d’arrivée, avec Offshore Team Germany devançant d’un cheveu le monocoque de Thomas Ruyant. Cette seconde place d’Offshore Team Germany leur offre la victoire de The Ocean Race Europe au général.

Quant à la Versoisienne Justine Mettraux, elle s’est classée deuxième à l’occasion de sa première grande régate internationale en IMOCA sous les couleurs de l’équipe 11th Hour Racing, aux côtés de Pascal Bidégorry, Charlie Enright et Simon Fisher. Elle tire un bilan très positif de sa participation. Vainqueur de la dernière course in-shore et deuxième du classement général, elle a parfaitement réussi son retour à la régate en équipage au plus haut niveau, et complété son apprentissage de la classe des 60 pieds IMOCA qui devrait la conduire au départ du Vendée Globe 2024-2025. «Nous avons rencontré des conditions très variées, qui nous ont permis de tester différentes configurations et d’améliorer notre mode de fonctionnement», précise-t-elle. «L’équipe est excellente, et nous nous sommes très bien entendus. La course était aussi souvent très serrée, avec des arrivées d’étapes en groupe très intenses.»

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